Le mot « météorisation » vient de l’anglais « weathering », où « weather » signifie littéralement « la météo ». Dans le contexte de ce site, les termes "météorisation" et "altération" désignent les mêmes phénomènes. Le terme météorisation met l'accent sur l’importance centrale que joue le climat dans les processus de météorisation et comment différentes zones climatiques peuvent donner naissance à des sols plus ou moins typiques de chaque zone.
Comme il est noté dans le Module II, la météorisation regroupe deux familles de processus:Les processus physiques sont distingués des processus chimiques, mais les deux opèrent simultanément: la fragmentation ouvre des interstices qui exposent les roches à l’air et l’eau, et la météorisation chimique affaiblit les contacts, réduisant ainsi les forces nécessaires pour la fragmentation.
L’absorption de l’eau à la surface de certains types de roches fait gonfler les minéraux argileux, le dessèchement ensuite les font se rétracter... C’est donc un processus de gonflement et de rétraction qui fragmente la roche. Ceci est très commun dans les marnes où l’effet est accentué par la dissolution de la calcite présente dans la roche.
Elle est probablement plus efficace dans des roches avec des fractures et jointures parallèles à la surface. Les roches sont souvent des granites ou roches métamorphiques formés sous hautes pressions, et lors de leur décapage par l’érosion (sur des millions d’années), il y a une décompression qui favorise l’expansion de ces zones de faiblesses. Les roches sont ensuite travaillées par des expansions/rétractions thermiques qui font que les couches extérieures s’enlèvent comme des écailles. Le processus s’appelle la « desquamation » ou « l’exfoliation » (Afrique du sud et Australie).
Les racines d’arbres s’insèrent dans les jointures des roches et exercent une force pendant leur croissance qui les ouvre davantage, les exposant ainsi à des processus d’altération chimique. Le soulèvement de rues et de trottoirs montre bien la force que peut exercer les racines. L’importance de ce processus est peut-être davantage plus efficace quand il se combine avec la gravité (zones de montagnes, pentes raides, escarpements). Cependant, dans des matériaux non consolidés, les racines servent à retenir les sédiments en place et protègent le sol de l’érosion.
Ces réactions, comme toutes réactions chimiques, ont besoin d’eau et d’énergie pour se produire.
CaSO4 2H2O + 2H2O = Ca2+ + SO42- + 4H2O
Il existe aussi des réactions similaires par les acides Nitriques et Sulfuriques (HNO3 ; H2SO4) ; les éléments de ces acides sont présents dans les combustibles fossiles et libérés dans l’atmosphère lors de leur combustion. Dans l’atmosphère, elles forment des acides nitriques et sulfuriques avec l’eau dans l’air et tombent en forme de pluie acide.
KAlSi3O8 + H2O → HAlSi3O8 + K+ + OH- (K feldspath devient argile + K+ + OH-)
2 HAlSi3O8 + 11 H2O → Al2O3 + 6 H4SiO4 (argile devient oxyde d’aluminium + acide siliceuse)
5Fe2O3 + 9 H2O = Fe10O159H2O (Hematite devient Ferrihydrite)
4FeO + O2 + 2H2O = 4FeO(OH) (Ferreux devient Ferrique; Wustite devient Goethite)
L’altération chimique fabrique de nouveaux minéraux (secondaires) – ces nouveaux minéraux font partie du sol et dominent même certaines de leurs propriétés. Les plus importants pour nous, sont les phyllosilicates (Consulter l'Essentiel sur Les argiles) et les oxydes de Fe et Al, car ce sont les produits les plus altérés par les réactions chimiques.
Quelques règles générales :
Il y a donc une relation directe entre climat d’une part et type et intensité de météorisation d’autre part.